Kiosque à jeux traditionnel à Lisbonne. (c) Steve Heap- shutterstock.com.jpg
20_La place de Ribeira à porto, où l'on peut faire une pause agréable © Kristin Greenwood - Shutterstock.Com.jpg
LGBT Pride Parade à Lisbonne. (c) rfranca- shutterstock.com.jpg

Le quotidien d’un Portugais

Travailler tout en profitant de la vie, c’est un peu le credo des Portugais. La semaine, ils commencent généralement le travail vers 9h ou 10h. Les banques par exemple sont ouvertes de 8h30 à 15h, les magasins de 9h à 19h et les supermarchés comme le Pingo Doce, Jumbo ou Continente jusque 21h voire 22h. Avant le travail, la plupart des Portugais préfèrent prendre leur petit déjeuner à l’extérieur en s’installant à la terrasse d’un café, une petite pâtisserie en bouche. Contrairement à leur voisine espagnole, la sieste n’est pas une tradition nationale. Mais les Portugais ponctuent leur journée de travail par de nombreuses pauses café-grignotage. Le déjeuner du midi se déroule généralement entre 13h et 15h et les journées se terminent entre 19h et 20h, après quoi place à l’apéro, au dîner, à des sorties cinéma ou théâtre qui plaisent beaucoup. A Lisbonne, plusieurs bars-restaurants, comme la Galerie ZDB, possèdent de splendides rooftops offrant une belle vue sur la capitale.
Comme en France, les Portugais se font deux bises ou se serrent la main. Arriver en retard à un rendez-vous n’est pas grave, mais si le retard dépasse trente minutes, la politesse veut qu’on prévienne.
Les Portugais aiment les jeux de hasard. Regardez autour de vous et vous verrez des magasins dédiés uniquement aux cartes à gratter et à la loterie nationale qui voient défiler toute la journée les joueurs en quête du gros lot.
L’école est obligatoire jusqu’à 18 ans, mais beaucoup de jeunes arrêtent avant et travaillent plus tôt. La Constitution a inscrit l’égalité d’accès à l’éducation, mais de grandes différences sont notables, notamment entre l’école publique, gratuite et disparate, et l’école privée, payante et donc plus facilement accessible aux enfants de familles riches. Cependant l’instruction est bien meilleure aujourd’hui. Environ 4 % des Portugais sont analphabètes. Sous la dictature de Salazar des années 1930 à 1970, l’accès à l’éducation était limité aux plus riches et proches du régime pour que celui-ci perdure, ce qui a créé des disparités. Suite à la crise économique vécue au Portugal, une majorité des jeunes diplômés (des universités de Lisbonne, Porto et Coimbra) sont partis vivre à l’étranger et trouver du travail pour s’assurer un meilleur niveau de vie. Ce phénomène diminue grâce à des mesures en matière d’éducation prises par le gouvernement.

La famille, socle de la société portugaise

Quelles que soient les épreuves de la vie, les Portugais seront toujours entourés de leur famille pour les accompagner, ce qui comporte ses bons et mauvais côtés. La structure familiale est encore très traditionnelle. Souvent, trois générations cohabitent sous le même toit, pour des raisons principalement économiques, mais aussi par besoin d’être ensemble. La notion de famille est très importante, il faut être présent les uns pour les autres et respecter ses aînés. Le fait que perdure autant la tradition avec par exemple la transmission de la religion peut être perçu par certains comme un carcan dont il est difficile de se détacher.
Traditionnellement le mariage se déroule en trois étapes. Le prétendant demande la bénédiction du mariage au père de la future mariée. Son acceptation est alors un honneur. La préparation du mariage implique toute la famille, ce qui peut parfois créer des conflits de volonté : les futurs époux ont-ils vraiment le mariage de leurs rêves ou ont-ils suivi les directives de leurs proches, notamment de leurs parents ? La cérémonie religieuse est un passage obligatoire. Lors du repas qui se déroule en fin d’après-midi, la nourriture est abondante. Généralement, les convives ont droit à du poisson et de la viande ainsi qu’un buffet de fromage. Le gâteau est une spécialité à la crème à base d’œufs, recouvert de pâte d’amande. Les Portugais n’aiment pas trop faire de discours. La famille et les amis fêtent la nouvelle union jusqu’au bout de la nuit. Après le mariage, les époux partent dans une voiture décorée d’objets bruyants. La tradition est de se rendre dans leur nouvelle maison offerte par la famille du côté du marié. En entrant dans la maison, si un des époux tombe, cela signifie qu’ils auront beaucoup de querelles durant leur vie conjugale.
Qu’en est-il de la transmission du nom de famille ? Depuis le XXe siècle, les enfants portent leur(s) prénom(s) suivi(s) du nom de famille de la mère et de celui du père. Comme les parents ont aussi deux noms, c’est celui de la génération masculine qui est repris. Par exemple si la mère s’appelle Cristina Silva Santos et le père Pedro Ferreira Rodrigues, alors leur enfant, en suivant cette règle, s’appellera Matilda Santos (deuxième nom de la mère donc de son père) Rodrigues (deuxième nom du père qui est celui de son propre père). Il arrive aussi que les noms transmis à l’enfant soient au choix des parents, ou que le fils prenne le nom complet du père et la fille le nom complet de la mère, ce qui peut créer de la confusion au sein même de la famille. Imaginez ceux qui cherchent à établir leur arbre généalogique...

Mariage homosexuel, IVG et dépénalisation de la drogue

Les Portugais ont probablement ouvert de grands yeux étonnés en voyant que le mariage homosexuel suscitait autant de passions en France, tant l’adoption du mariage pour les couples de même sexe en janvier 2010 s’est déroulée dans une relative indifférence au Portugal. Ni la population, ni les entités religieuses n’ont exprimé de véritable désapprobation. Pour l’Église cela était du ressort du gouvernement. Projet de loi à l’initiative du Premier ministre Socrates, la droite non plus ne s’est pas prononcée. Le pays a ainsi été le 6e d’Europe à autoriser le mariage homosexuel (en plus des Pays-Bas, de la Belgique, de l’Espagne, de la Norvège et de la Suède), offrant aux couples de même sexe les mêmes droits à l’adoption qu’un couple hétérosexuel. Le premier mariage a été célébré le 7 juin 2010. La procréation médicalement assistée (PMA) n’est toujours pas autorisée : beaucoup de couples se rendent donc en Espagne où celle-ci est légale. L’homosexualité est donc bien acceptée dans le pays, un peu moins dans les régions rurales (être homosexuel était encore un crime jusqu’en 1982), comme c’est le cas partout dans le monde.
Lisbonne est une ville très ouverte aux gays. La communauté LGBTQ+ se retrouve principalement dans les quartiers de Bairro Alto et Principe Real. On peut assister à des spectacles majestueux de drag queens. Les plages Prai Meco et Praia Costa de Caparica sont connues comme étant des plages gays. Deux respectueuses marches des fiertés (Gay Pride) ont lieu chaque année en été à Lisbonne et à Porto. Vila Nova de Gaia, Amadora et Braga sont aussi des villes ouvertes aux homosexuels.
La loi qui a eu plus de mal à passer au Portugal, avant le mariage homosexuel, est celle concernant le droit à l’avortement. Les débats de société ont été plus prononcés et l’interruption volontaire de grossesse (IVG) légalisée tardivement en 2007.
Depuis 2000, la consommation de cannabis est dépénalisée au Portugal, c’est-à-dire que la possession et la consommation ne peuvent faire l’objet de sanctions pénales en dessous d’un certain seuil, 25 grammes maximum pour un Portugais. Le trafic reste quant à lui illégal.

De bonnes initiatives pour aider les sans domicile fixe

Si on compare avec la France, il y a peu de SDF au Portugal, 3 500 dont un quart se trouvent à Lisbonne et 20 % dans le sud de l’Alentejo et en Algarve. Ce chiffre inclut les personnes qui vivent dans la rue et celles hébergées dans des centres d’accueil. 11 000 foyers se trouvent en situation précaire et risquent l’expulsion. Des casiers métalliques jaunes attireront peut-être votre regard à la gare de Lisbonne Santa Apolónia : ce sont des casiers solidaires installés pour les sans-abri afin de leur permettre d’entreposer leurs affaires et d’être ainsi plus libres de se déplacer dans la ville. Cette démarche sociale a été entreprise par l’association caritative ACA. Les premiers casiers ont été disposés dans le quartier résidentiel Arroios en 2013. Les bénévoles entrent en contact avec les sans-abri, leur proposent un casier solidaire et les aident ainsi avec ce lien créé à obtenir des papiers, des soins de santé jusqu’au précieux logement.