Histoire Histoire

L'histoire de la Colombie est passionnante et pleine de rebondissements. Elle commence à l'époque précolombienne, avec la sédentarisation des peuples nomades et le développement des cultures, de la céramique, de l'orfèvrerie. Puis débarquent au XVIe siècle des conquistadors avides d'or. Les Espagnols vont imposer leur religion et mode de vie aux peuples autochtones, et faire venir des esclaves d'Afrique pour travailler dans les mines et les haciendas. Le métissage est en marche et la colonie s'émancipe face à une Espagne affaiblie. Après l'indépendance, la République verra s'opposer conservateurs et libéraux durant un siècle et demi, avec de violentes guerres civiles. A partir des années soixante, ce sont les guérillas et les cartels de la drogue qui vont marquer l'actualité. Aujourd'hui, un vent nouveau souffle. Les Colombiens aspirent à une paix durable et à un profond changement de société, qu'ils réclament haut et fort dans la rue.

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20 000 av. J.-C.

Les premiers hommes

Les premiers habitants de l'actuelle Colombie sont arrivés du nord, par l'isthme de Panamá. Ils se sont installés sur la côte caraïbe, avant de s'enfoncer dans l'intérieur des terres. Leur mode de vie nomade s'organisait autour de la pêche, de la chasse et de la cueillette. Des pictogrammes rupestres sur des parois rocheuses dans la Serranía de Chiribiquete confirment une présence humaine d'au moins 20 000 ans.

3700 av. J.-C.

La sédentarisation

Avec les premières cultures (maïs, manioc...), certaines tribus se sédentarisent et le travail de la céramique se développe.

Ve siècle av. J.-C.

La culture San Agustín

Les sculptures monolithiques du parc archéologique de San Agustín témoignent de l'existence d'une mystérieuse civilisation qui aurait disparu vers 1250. 

VIe - Xe siècle

La culture Tierradentro

Tierradentro, les hypogées creusés dans le tuf volcanique sont le legs d'une culture sédentaire avancée. On y cultivait sur différents étages climatiques, maïs, manioc, haricot, coton et agave, entre autres.

800 ap. J.-C.

Ciudad Perdida

Dans la Sierra Nevada de Santa Marta, Teyuna, la Cité Perdue des Indiens Tayronas, est abandonnée à l'arrivée des Espagnols au XVIe siècle. C'est l'un des vestiges archéologiques les plus importants du pays. 

Les peuples de l'or

Les peuples précolombiens formaient une mosaïque de cultures réparties dans différentes régions : Tumaco (600 av. J.-C. - 400 apr. J.-C.), Tolima (200-1000) et Nariño (VIIe-XIIe siècle), dans le sud ; Calima (à partir de 1600 av. J.-C.), entre le Pacifique et la vallée du Cauca ; Quimbaya (300-1550) dans l'actuel département de Caldas ; Muisca (Chibcha) dans la cordillère Orientale... La plupart de ces cultures maîtrisaient à merveille l'orfèvrerie, avec un travail de l'or subtil que l'on peut admirer notamment au Museo del Oro de Bogotá

1499

Premières explorations

Alonso de Ojeda explore les côtes de la Guajira et débarque au Cabo de la Vela. Le conquistador est accompagné par Juan de la Cosa, auteur de la première carte faisant apparaître le « Nouveau Monde » et d'Amerigo Vespucci dont le prénom sera choisi pour baptiser le continent.

1510

Santa María la Antigua del Darién

Martín Fernández de Enciso et Vasco Núñez de Balboa fondent dans le golfe d'Urabá la colonie de Santa María la Antigua del Darién, la première implantation durable des Espagnols sur le continent.

1513

Découverte du Pacifique

Parti de Santa Maria la Antigua del Darién, l'expédition de Vasco Núñez de Balboa traverse la jungle en quête de la mer du Sud et de légendaires cités d'or. La découverte de l'océan Pacifique par l'homme blanc annonce une vaste entreprise de conquête du continent.

1525

Santa Marta

Rodrigo de Bastidas fonde Santa Marta. Le processus de colonisation est lancé. Les premiers à tomber sous le feu des mousquets sont les Tayronas et les tribus de la vallée d’Upar. Les expéditions remonteront les fleuves Magdalena et Cauca pour s'enfoncer dans les terres. Les Indiens sont tués au combat ou réduits en esclavage, dont beaucoup ne survivront pas aux maladies importées d'Europe (rougeole, variole, tuberculose…).

1538

Santa Fe de Bogotá

Gonzalo Jiménez de Quesada fonde Santa Fe, future Bogotá, en lieu et place de la cité muisca Bagatá. Une chapelle et une douzaine de cabanes sont édifiées à l'endroit de l'actuelle Plazoleta del Chorro de Quevedo.

1530-1540

Luttes de pouvoir

Dans une dynamique de pillage effrénée, une rivalité s'installe entre les conquistadors Jimenez de Quesada, Sebastián de Belalcázar (fondateur de Quito en 1534, Cali en 1536 et Popayán en 1537) et Nikolaus Federmann, explorateur allemand qui participa à la conquête du Venezuela et de la Colombie orientale.

1549

L'Audience royale de Santa Fe de Bogotá

Bogotá devient le siège de la Real Audiencia del Nuevo Reino de Granada, en charge de pacifier et administrer la Nouvelle-Grenade (Colombie, Panamá, Equateur et Venezuela actuels) pour le compte de la Vice-royauté du Pérou.

A partir de 1550

L'essor de Carthagène

Fondée en 1533 par Pedro de Heredia, Cartagena de Indias devient un point de passage obligatoire pour stocker les tonnes d’or, d’argent et d’émeraudes de l’Empire inca et autres peuples conquis, en attente d’être envoyées en Espagne sur des galions fortement escortés. Cartagena est aussi le principal centre de traite des esclaves africains, pour remplacer la main-d’œuvre indigène dépérissant dans les mines. Pour se protéger des attaques des pirates et corsaires, français, anglais, ou hollandais, la cité construit d’imposantes murailles, des forteresses (Boca Chica) et le château fort de San Felipe de Barajas

1717

Vice-royauté de la Nouvelle-Grenade

La Nouvelle-Grenade dépend désormais directement de la Couronne d'Espagne, et non plus de la Vice-royauté du Pérou.

1781

La révolution des Comuneros

Le développement de la colonie suscite de plus en plus de conflits entre Créoles (enfants de colons nés en Amérique) et l'élite espagnole sur place. Suite à une hausse des taxes sur l'encomienda (tribut payé par les Indigènes en échange de l'enseignement catholique pour « sauver leur âme »), une révolte massive secoue Socorro (Santander), avant de s'étendre jusqu'à Bogotá. C'est le prélude du mouvement d'indépendance qui prendra forme 30 ans plus tard.

1794

La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 est traduite et publiée par Antonio Nariño.

1810-1814

Emancipation

L'invasion par Napoléon en 1808 d'une Espagne fragilisée est l'occasion pour les mouvements indépendantistes des colonies de prendre leur envol. A Bogotá, l'Etat libre de Cundinamarca se déclare indépendant le 4 avril 1811, suivi de Carthagène (11 novembre), Tunja (21 novembre), et d'autres grandes villes. Santa Marta et Popayán restent des bastions royalistes.

1811-1815

Patria Boba

Les rebelles se divisent. Les fédéralistes revendiquent l'autonomie, la souveraineté et l'égalité entre les provinces, tandis que les centralistes sont partisans d'un gouvernement central fort. Ces différences idéologiques provoquent une forte instabilité et même des guerres régionales, qui fragilisent la patrie tout juste libérée du joug colonial. Cette période est connue sous le nom de Patria Boba, la « Patrie niaise ».  

1816

La Reconquista

La division entre indépendantistes facilite la reconquête de la Nouvelle-Grenade par les troupes espagnoles emmenées par Pablo Morillo. Ce dernier instaure un régime de terreur. La plupart des leaders, intellectuels et fonctionnaires indépendantistes sont exécutés, parmi lesquels de grandes figures : Policarpa Salavarrieta (« La Pola »), Antonia Santos, Camilo Torres, Francisco José de Caldas, ou Antonio Villavicencio. D'autres se réfugient dans les plaines orientales pour organiser la résistance.

1819

L'indépendance

Simón Bolívar et son lieutenant, Francisco de Paula Santander, sont les grandes figures de l’indépendance colombienne. Le 25 juillet, Bolívar remporte la bataille de Pantano de Vargas, avec l’appui d’un bataillon britannique. Les Espagnols sont définitivement vaincus le 7 août, au Pont de Boyacá. Bolívar fait une entrée triomphale à Bogotá le 10 août. La République de Nouvelle-Grenade est proclamée le 17 septembre.

1821-1930

Gran Colombia

Après ses campagnes libératrices en Équateur et au Venezuela, El Libertador (« le Libérateur ») Simón Bolívar est nommé président de la Grande-Colombie – nom hommage à Christophe Colomb – qui réunissait les territoires libérés de Colombie, du Panamá, du Venezuela et d'Équateur. Mais le projet de Bolívar allait au-delà : réunir toutes les anciennes colonies espagnoles dans cette Grande-Colombie. Les disparités régionales et les différences politiques entre conservateurs et libéraux mettent un frein à ce rêve ambitieux d'unification. En 1830, la Grande Colombie se morcelle en trois États indépendants : la Colombie (incluant le Panamá), le Venezuela et l'Équateur. Bolívar meurt de tuberculose la même année, à Santa Marta, dans la Quinta de San Pedro Alejandrino.

Statue de Simón Bolívar à Medellin © Alexander Canas Arango - Shutterstock.com.jpg

1832-1858

La République de Nouvelle-Grenade

Après la dissolution de la Grande Colombie, les territoires actuels de Colombie et du Panamá forment la République de Nouvelle-Grenade. Les premières décennies de la jeune nation sont très instables, avec plusieurs guerres civiles. Les conservateurs (les bolivaristes) souhaitent un Etat centralisateur et un rôle important de l'Eglise, tandis que les libéraux – les partisans des idées de Santander (les santandéristes) – revendiquent le fédéralisme, l'abolition de l'esclavage et un Etat laïc. Le Parti Libéral est créé en 1848, le Parti Conservateur en 1849. Ces deux partis se succèdent au pouvoir durant plus d'un siècle.

1858-1863

La Confédération grenadine

La constitution de 1858 transforme la République de Nouvelle-Grenade en une éphémère confédération d'Etats. Les conservateurs et libéraux s'affrontent dans une nouvelle guerre civile, de 1860 à 1862.

1863-1886

Les Etats-Unis de Colombie

La constitution de Rionegro de 1863 crée un Etat fédéral. Le gouvernement central perd une grande partie de ses prérogatives au profit de neuf « Etats souverains ». Ces années sont marquées par plusieurs guerres civiles.

1886

La République de Colombie

Le président libéral Rafael Núñez soutenu par une partie des conservateurs met en place une nouvelle constitution (en vigueur jusqu'en 1991). Elle abolit le fédéralisme et donne naissance à la République de Colombie, avec un Etat central fort et des départements aux pouvoirs réduits. Les relations avec l'Eglise catholique s'améliorent.

1899-1902

La guerre des Mille Jours

Les libéraux tentent de reprendre le pouvoir aux conservateurs par la force, sans succès. La Guerra de los Mil Días fera 100 000 morts. Le parti conservateur reste au pouvoir jusqu'en 1930.

1903

La perte du Panamá

La province du Panamá fait sécession, se proclamant République indépendante le 3 novembre, sous la protection opportune des Etats-Unis de Theodore Roosevelt, qui veulent reprendre la construction du canal de Panamá abandonnée par les Français. La Colombie s'incline sans combat face à la marine nord-américaine présente au large des côtes de l'isthme. La République du Panamá ne sera reconnue par la Colombie qu'en 1921.

Décembre 1928

Le Massacre des bananeraies

Au début du XXe siècle, le pays se développe (industrialisation, transports, communication, agriculture intensive...). Une classe ouvrière émerge, avec des revendications sociales légitimes. Mais les manifestations sont réprimées dans le sang. La plus tristement célèbre est le « Masacre de las bananeras », qui inspira García Márquez dans Cent ans de solitude. L'armée colombienne tira froidement sur les ouvriers grévistes de la compagnie nord-américaine United Fruit Company, à Ciénaga, faisant entre une centaine et un millier de victimes selon les sources. 

1930-1946

Le régime libéral

Les libéraux reviennent au pouvoir après plus de quarante ans de gouvernement conservateur. Des réformes sociales sont engagées : droits syndicaux, droits de grève, droit de propriété...

9 avril 1948

El Bogotazo

L'assassinat dans le centre de Bogotá de Jorge Eliécer Gaitán, dirigeant libéral très proche du peuple et probable vainqueur des élections présidentielles, provoque une révolte populaire sans précédent. La capitale est à feu et à sang. 1 900 personnes perdent la vie dans les émeutes.

1948-1958

La Violencia

Le Bogotazo se transforme en guerre civile, d'une rare sauvagerie, entre libéraux et conservateurs. La Violencia fera 300 000 morts et des millions de déplacés.

1953-1957

Dictature de Rojas Pinilla

La première et unique dictature du XXe siècle en Colombie. Le général Pinilla arrivé au pouvoir par un coup d’Etat, mène une politique de gauche autoritaire, avec quelques avancées sociales, comme le droit de vote accordé aux femmes en 1954. Le général tente d'apaiser les conflits armés en amnistiant des guérilleros libéraux, tout en continuant de réprimer les paysans « communistes ». Une grève des classes influentes paralyse le pays et provoque sa chute en 1957.

1958-1978

Le Front National

Pour sortir de l'épisode fratricide de la Violencia et parer à tout danger de révolution, les partis libéraux et conservateurs s'accordent pour former le Frente Nacional. Ce système imposait l’alternance à la présidence d’un libéral et d’un conservateur, tout autre parti politique se voyant refuser l’accès au pouvoir.

1964

Naissance des FARC et de l'ELN

La confiscation du pouvoir par l'élite conservatrice et libérale, la concentration des terres et la croissance des inégalités, favorisent l'apparition dans les campagnes de deux guérillas d'obédience communiste : les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et l’Armée de libération nationale (ELN), inspirée de la révolution cubaine.

1974

L'épée de Bolívar

Le Mouvement du 19 avril (M-19) est une guérilla plutôt urbaine qui se fait connaître par des faits d'armes symboliques, comme le vol de l'épée de Simón Bolívar au musée du même nom, en laissant le message : Bolívar, ton épée retourne à la lutte. L'épée sera rendue en 1991, lors de la finalisation du processus de paix avec le M-19.

Années 1970

La Bonanza Marimbera

La production de marijuana s'envole et les dollars affluent. C'est ce qu'on a appelé la « Bonanza Marimbera ». Les cartels de Medellín et Cali prennent de l'ampleur et se diversifient avec la production de cocaïne qui inondera bientôt les grandes villes nord-américaines.

Fin des années 70

Emergence des milices paramilitaires

Face aux risques d'enlèvements, les grands propriétaires terriens créent des milices privées d'autodéfense. Ces groupes paramilitaires d'extrême droite souvent en lien avec les cartels de la drogue et l'armée, profitent du conflit armé pour s'accaparer toujours plus de terres, en commettant toutes sortes d'exactions. Le pays entre dans un tourbillon de violence.

1982

Nobel de littérature

Le journaliste et écrivain Gabriel García Márquez obtient le prix Nobel de littérature à Oslo pour l'ensemble de son œuvre, dont son chef-d'œuvre Cent ans de solitude.

1982

Pablo Escobar au Congrès

Le chef du cartel de Medellín est élu député suppléant pour le Parti libéral. Ses ambitions politiques sont aussi grandes que le sont ses moyens financiers, pour corrompre le système, à coup de plata o plomo (« l'argent ou le plomb »). Ce poste de député lui permet par ailleurs d'éviter une extradition aux Etats-Unis. Mais le vaillant ministre de la Justice, Rodrigo Lara, lui refuse d'accéder au Congrès, l'accusant publiquement de narcotrafiquant. Après cet outrage, El Patrón déchaîne ses forces contre les hommes politiques, policiers, juges et journalistes.

31 mars 1983

Séisme dans le Cauca

Le Jeudi saint, un violent séisme secoue le Cauca et détruit une grande partie de Popayan, faisant 250 victimes mortelles.

30 avril 1984

Assassinat de Rodrigo Lara

L'assassinat du jeune ministre de la Justice marque le début d'une guerre totale entre l'Etat et Pablo Escobar. Parallèlement les cartels de Cali et Medellín s'affrontent pour le contrôle du juteux marché de la drogue.

Mai 1984

Cessez-le-feu

Le président conservateur Belisario Betancur obtient un cessez-le-feu avec le M-19 et les FARC. 380 guérilleros se rendent et sont graciés, malgré l’opposition farouche des dirigeants de l’armée.

1985

Unión Patriótica

Ce parti créé en 1985 par des guérilleros FARC démobilisés verra plus de 5 000 de ses membres (militants, maires, députés, candidats présidentiels) assassinés entre 1985 et 2000, par les paramilitaires, l’armée et les cartels.

6 novembre 1985

Prise d'otage au Palais de Justice

Le M-19 prend en otage 350 personnes dans le Palais de Justice de Bogotá. Le commando exige que le président Betancur vienne être jugé par la Cour Suprême pour le non-respect de la protection promise aux guérilleros démobilisés. Le gouvernement ordonne alors que soit retransmis un match de football à la télévision, et envoie des tanks dans l'édifice qui finit en flammes. L'opération fait une centaine de morts et disparus, dont 11 juges. Des investigations avancent que la prise du Palais de Justice aurait été orchestrée par Escobar pour faire disparaître les dossiers concernant le cartel de Medellín.

13 novembre 1985

La Tragédie d'Armero

La pire catastrophe naturelle du pays. A 48 km du volcan, la ville d'Armero et des villages proches sont balayés par d'énormes coulées de boues, cendres et rochers, nées de la fonte des glaciers provoquée par l'éruption du Nevado del Ruiz. 23 000 personnes perdent la vie.

1989

Diable ou Robin des Bois ?

Pablo Escobar est le 7e homme le plus riche du monde d'après le magazine Forbes. Pour les plus déshéritées de Medellín, c'est un Robin des Bois, qui offre des maisons, des hôpitaux, ou des églises aux plus pauvres. Mais pour la plupart des Colombiens, c'est le diable en personne, responsable de milliers d'assassinats et de dizaines d'attentats meurtriers. 

18 août 1989

Assassinat de Luis Carlos Galán

Lors d'un meeting à Soacha, Luis Carlos Galán, chantre du renouveau démocratique et favori de l'élection présidentielle, est assassiné par un sicaire à la solde de Pablo Escobar et de politiciens corrompus.

27 novembre 1989

Attentats

Explosion en plein vol du Boeing 727 de la compagnie Avianca reliant Bogotá à Cali. L'attentat commandité par Escobar et qui visait César Gaviria (qui n'était en fait pas dans l'avion) fera 110 morts. Dix jours plus tard, Escobar fait exploser un bus devant le siège du service des renseignements (DAS) tuant 52 personnes.

1990

Elections à hauts risques

La campagne électorale se focalise sur la lutte contre le trafic de drogue et la question de l'extradition des narcos. Elle se déroule dans un climat de terreur : bombes, assassinats de candidats, prises d'otages de journalistes… Avec la mort de Galán, c’est César Gaviria du Parti libéral qui s'impose.

1991

La Constitution de 1991

La nouvelle Constitution restaure le pluralisme politique et favorise la décentralisation. Ce texte très progressiste, qui remplace la Constitution de 1886, instaure un Etat laïc et reconnaît les droits linguistiques, culturels et politiques des minorités amérindiennes et afro-colombiennes.

1992

La Cathédrale

Le gouvernement négocie avec les capos, leur promettant de ne pas les extrader aux Etats-Unis et de réduire leurs peines s'ils se rendent. Pablo Escobar accepte et est incarcéré dans une prison de luxe surnommée « La Catedral », qu'il a lui-même fait aménager selon ses désirs et qui devient son nouveau QG, à l'abri de son vieil ennemi, le cartel de Cali. Peu avant d'être transféré dans une prison standard, Escobar s'évade.

2 décembre 1993

Mort de Pablo Escobar

Après une longue chasse à l'homme mobilisant 600 soldats, la police localise Escobar, à Medellín. Le puissant narco est abattu. « La fin du pire cauchemar colombien », pour Cesar Gaviria. Les cartels de Medellín, puis de Cali (en 1995) disparaissent, mais paramilitaires et guérillas prennent la relève.

1994-1997

Naissance des AUC

La plupart des groupes paramilitaires du pays unissent leurs forces au sein des Autodéfenses unies de Colombie (AUC). Selon les Nations Unies, les milices paramilitaires sont à l'origine de 80 % des massacres perpétrés durant le conflit armé. Leurs exactions contre les civils sont encouragées par l'armée pour détruire les bases de soutien populaire des guérillas.

1995

Scandale au sommet

Le président libéral Ernesto Samper est impliqué dans l'un des plus grands scandales de corruption du pays. Sa campagne électorale a été largement financée par le cartel de Cali.

2000

Signature du Plan Colombie

Les Etats-Unis apportent une aide financière conséquente (10 milliards de dollars en 15 ans) à la lutte contre le narcotrafic, sans réel succès.

1998-2002

Andrés Pastrana

Dans le cadre des négociations avec les FARC, Pastrana leur concède un territoire démilitarisé grand comme la Suisse. La production de drogue y explose et les FARC consolident leurs forces. La politique économique et sociale du gouvernement est un fiasco. Pastrana termine comme le président le plus impopulaire de l'histoire de la Colombie.

2002-2010

La mano dura d'Álvaro Uribe

Le président Álvaro Uribe va dès le début de son mandat mener de féroces offensives contre les guérillas. Sa politique de « sécurité démocratique » ramène la sécurité dans la majeure partie du pays mais ses liens avec les cartels de la drogue et les milices paramilitaires sont notoires. L'homme le plus puissant et craint du pays (voir absolument la série virale « Matarife » sur Youtube, en français) n'a pas vraiment été inquiété pour l'instant, mais le vent pourrait tourner un jour.

2005

Démobilisation paramilitaire

L’appui des Etats-Unis contre le narcotrafic impose la fin de l'indulgence du gouvernement envers les exactions des AUC, qualifiés d'organisation terroriste par le pays nord-américain. La loi Justice et Paix organise alors leur démobilisation contre une quasi-impunité. Une partie des ex-AUC rejoignent alors les « bandes criminelles émergentes » (les Bacrim), fonctionnant sur le même modèle.

Mars 2008

Bombardement et crise diplomatique

Peu après la mort de cause naturelle du commandant en chef et fondateur des FARC, Manuel Marulanda, alias Tirofijo, c'est au tour de Raúl Reyes, N° 2 de l'organisation, de perdre la vie lors d'un bombardement par l'armée colombienne. Le camp guérillero était situé en territoire équatorien, ce qui provoque une grave crise diplomatique entre la Colombie et l'Equateur, mais aussi avec le Venezuela d'Hugo Chávez, accusé par la Colombie de protéger les FARC et ELN sur son territoire.

Fin 2008

Scandale des Faux positifs

Le scandale des falsos positivos éclabousse les hautes sphères de l'armée et Uribe lui-même. Plus de 6 400 jeunes civils, paysans ou de quartiers défavorisés, ont été recrutés par l'armée ou enlevés par des milices paramilitaires. Emmenés dans les zones de combat, on les a déguisés en guérilleros pour ensuite les tuer, dans le but de toucher des primes et de gonfler les statistiques de la lutte antiguérilla

2 juillet 2008

Libération d'Íngrid Betancourt

Enlevée par les FARC en février 2002, avec sa directrice de campagne Clara Rojas, la Franco-Colombienne candidate écologiste sera retenue dans la jungle plus de 6 ans. Elle est libérée avec 14 autres otages lors de l'opération Jaque.

2010-2018

Présidence de Juan Manuel Santos

L'ancien ministre de la Défense d'Uribe est élu président. Juan Manuel Santos se détache rapidement de son prédécesseur, en se positionnant en fervent défenseur de la démocratie et des droits de l'homme. En octobre 2012, des négociations de paix s'ouvrent avec les FARC, sans trêve militaire toutefois.

24 août 2016

Accord de paix

Après quatre ans de négociations, l'accord de paix est conclu à Cuba, puis signé officiellement le 26 septembre à Carthagène, par Juan Manuel Santos et Rodrigo Londoño, alias Timochenko, chef des FARC.

2 octobre 2016

Non !

Contre toute attente, les Colombiens votent contre l'accord de paix (à 50,2 %) lors du référendum organisé par le gouvernement pour apporter une légitimation populaire au traité.

7 octobre 2016

Nobel de Paz

Juan Manuel Santos reçoit le prix Nobel de la paix pour ses efforts en faveur de l'accord mettant fin à un demi-siècle de conflit avec les FARC.

24 novembre 2016

La paix Acte II

Signature d’un nouvel accord de paix moins favorable aux guérilleros. Soumis cette fois au vote solennel du Congrès, il est ratifié largement.

Juin 2018

Iván Duque, le retour de la droite dure

Après une campagne très polarisée, Iván Duque du Centro Democrático, est élu face à l'ancien maire de Bogotá (2012-2015), Gustavo Petro, de Colombia Humana. Opposé comme son mentor Álvaro Uribe aux accords de paix, Duque ne fait aucun zèle pour les faire appliquer. Les assassinats d'activistes de gauche se multiplient et le gouvernement doit gérer une vague migratoire massive en provenance du Venezuela, pays avec qui les relations diplomatiques sont très tendues.

17 janvier 2019

Attentat au cœur de Bogotá

Une voiture piégée explose dans l'Ecole nationale de police à Bogotá, faisant 22 morts et 80 blessés parmi les jeunes étudiants. Cet attentat revendiqué par l'ELN est le plus meurtrier depuis 2003 et met fin aux négociations de paix engagées avec la guérilla par Santos.

Septembre 2017

Visite du pape François

Le souverain pontife dédie son séjour à la paix et à la réconciliation. Un appui de poids dans ce pays très catholique pour soutenir l’accord de paix signé avec les FARC et encourager les négociations avec l’ELN.

Août 2019

Dissidence

Iván Márquez, ancien négociateur en chef des FARC pour les accords de paix, reprend les armes au côté de Jesús Santrich (tué au combat en 2021) et des autres dissidents FARC.

Novembre - décembre 2019

Paro Nacional #21N

Des centaines de milliers de Colombiens protestent contre la politique de Duque, la corruption, les assassinats d'activistes, etc. On défile au son des cacerolazos (en tapant sur des casseroles) face à l'escadron anti-émeute (Esmad) qui concentre la colère depuis la mort de Dylan Cruz, 18 ans, tué lors d'une manifestation pacifique. 

Septembre 2020

Brutalité policière

Nouvelles manifestations contre les violences policières après la mort d'un avocat battu par des policiers lors d'un contrôle. Treize personnes sont tuées par balle par la police et des centaines de blessés durant les émeutes nocturnes qui suivront.

2020

Confinement

Les Colombiens sont soumis à l'un des confinements les plus longs et stricts au monde, affectant gravement l'économie. Les aides sociales seront négligeables et la pauvreté fait un bond en arrière de 20 ans (42,5 % de la population en 2021).

28 avril 2021

¡Resistencia!

Les Colombiens de nouveau dans la rue contre un président « plus dangereux que le virus » qui vient d'annoncer un projet de réforme fiscale touchant la classe moyenne déjà très affectée par les conséquences de la pandémie. Malgré le retrait du texte (puis de celui de la réforme de la santé), le Paro Nacional prend de l'ampleur. Ce mouvement porté par la jeunesse et des organisations sociales et autochtones, exige un modèle de société différent, basé sur la justice sociale, le respect des accords de paix et la protection des leaders sociaux. Routes bloquées, statues déboulonnées, postes de police incendiés, et Cali qui devient l'épicentre de la protestation. Les manifestants en majorité pacifiques sont qualifiés de « terroristes » par le gouvernement, qui envoie l'armée appuyer les forces de police. La répression fait plus de 60 morts et des milliers de blessés. Les manifestations continuent début 2022.

23 octobre 2021

Arrestation d'Otoniel

Le baron de la drogue le plus recherché du pays depuis Pablo Escobar est arrêté après une opération militaire de grande ampleur. Il dirigeait le Clan del Golfo, organisation criminelle la plus puissante de Colombie issue du paramilitarisme. Il sera extradé aux États-Unis en mai 2022, emportant bien des secrets sur ses amitiés avec des politiques et militaires, et condamné à 45 ans de prison par la justice américaine en août 2023.

19 juin 2022

L'élection historique de Gustavo Petro

Avec plus de 40 % des voix lors du premier tour de la présidentielle, le candidat de gauche (social-démocrate) Gustavo Petro et sa colistière pour la vice-présidence Francia Márquez, militante afro-colombienne de l'environnement (Prix Goldman 2018 pour son travail contre l'extraction illégale de l'or) remportent les élections présidentielles face à Rodolfo Hernandez, surnommé le « Trump colombien » et populiste de droite qui a fait fortune dans la construction. Ancien membre de la guérilla d'extrême gauche M-19, le nouveau président a annoncé un programme ambitieux avec comme priorité la paix, la justice sociale et la justice environnementale. C'est la première fois de son histoire, après 200 ans de gouvernance par les élites conservatrices et libérales, que la Colombie fête la victoire de la gauche avec 50,45 % des voix,

Top 10 : Personnages historiques

Personnages historiques de Colombie

Parmi tant d'autres, ces dix personnages ont marqué l'histoire de la Colombie des derniers siècles. Chef muisca, explorateur, conquistador, espionne révolutionnaire, homme de loi, général, poète, activiste indigène... La plupart sont morts pour défendre leur cause.

Zaquesazipa

Le dernier Zipa de la confédération muisca, torturé par les conquistadors jusqu'à la mort en 1539.

Alonso de Ojeda © German Vizulis - Shutterstock.com.jpg

Alonso de Ojeda

Le premier explorateur espagnol à aborder les côtes colombiennes, au Cabo de la Vela en 1499.

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Gonzalo Jiménez

Ce conquistador espagnol fonda Santa Fe de Bogotá en 1538 après avoir soumis le peuple Muisca.

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Antonio Nariño

Précurseur des luttes indépendantistes, il traduit la Déclaration des Droits de l'Homme en 1793.

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« La Pola »

Policarpa Salavarrieta, jeune espionne créole est une héroïne de la résistance contre l'Espagne.

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Simón Bolívar

Figure emblématique de l'émancipation des colonies, El Libertador incarne liberté et indépendance.

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Santander

Homme de Loi et héros de l'Indépendance, il fut un rival politique et idéologique de Simón Bolívar.

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Rafael Núñez

Ce poète, auteur de l'hymne national, fut quatre fois président de la Colombie entre 1880 et 1994.

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Jorge Gaitán

Homme politique très populaire dont l'assassinat en 1948 donna lieu à l'insurrection du Bogotazo.

Quintín Lame

Principal leader indigène du XXe siècle il lutta activement pour la réforme agraire de 1910 à 1960.

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