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Politique

République démocratique populaire lao – Lao PDR. La République lao a été instaurée le 2 décembre 1975, en remplacement de la monarchie. C’est un État centralisé. Le président de la République est élu par l’Assemblée nationale. La devise nationale du pays est : « Paix, Indépendance, Démocratie, Unité et Prospérité ». L’emblème national représente le Vat That Luang de Vientiane, entouré d’un cercle.

Parti révolutionnaire populaire lao. L’ancien Pathet Lao est devenu le Parti révolutionnaire populaire Lao (PRPL) le 22 mars 1955. Depuis 1975, c’est un parti unique d'obédience marxiste-léniniste. Il comprend le Comité central (53 membres élus), et le Bureau politique ou Politburo (11 membres). Le Comité central et le Bureau politique se réunissent en congrès tous les 5 ans pour élire leurs dirigeants.

 Gouvernement. Le gouvernement est composé du président de la République, des membres du bureau politique du parti, du Premier ministre et du conseil des ministres. Il y a plusieurs ministères : les Affaires étrangères, l'Agriculture et l'Exploitation des forêts, le Commerce et le Tourisme, les Postes, les Transports et la Construction, la Défense nationale et la Santé publique, l'Éducation, les Finances, l'Industrie et l'Artisanat, l'Information et la Culture, l'Intérieur, la Justice, le Travail et l'Aide sociale. Depuis le 22 mars 2021, Thongloun Sisoulith, l'ancien Premier ministre du pays, est le  président de la République, succédant à M. Bounnhang Vorachit, et le nouveau Premier ministre se nomme Phankham Viphavanh.

Assemblée nationale. Le pouvoir législatif est détenu par l’Assemblée nationale qui comprend 99 membres élus pour 5 ans. Il s’agit de représentants provinciaux et de membres élus parmi différents organismes gouvernementaux. Les Lao Loum (Lao des plaines) y sont les plus nombreux, devançant Lao Theung et Lao Sung. Elle est dirigée par un président, un vice-président et un comité permanent composé de sept membres. L’Assemblée nationale est chargée d’élire le président de la République et le Premier ministre (suffrage indirect).

Front lao pour la reconstruction nationale. Le Front lao pour la reconstruction nationale a été créé en 1979. Il est formé par les syndicats, les associations féminines et les représentants de minorités locales. Il n’a pas grande autorité.

Économie

C’est en 1986 que le pays s'ouvre aux « nouveaux mécanismes économiques » ; la décentralisation est entamée : les provinces gagnent alors en autonomie au niveau politique (en suivant néanmoins la « ligne » imposée par le Parti) et en matière de taxes locales. Le Code des investissements est promulgué dans la foulée en 1988, suivi du premier programme d'ajustement structurel adopté en 1989 avec le soutien du FMI et de la Banque mondiale. Par ailleurs, on assiste à la libéralisation du marché du riz et autres matières premières. Le processus s’étend : plus de restrictions des échanges de produits agricoles entre les provinces et ouverture au commerce extérieur. Plus d'obligation de se procurer les « produits stratégiques » à des prix imposés. Les taux de change multiples sont abandonnés ainsi que le paiement en nature.

En 1998, le Laos a subi le contrecoup économique de la crise financière thaïlandaise, comme bon nombre de pays membres de l’ASEAN. Recul des investissements étrangers au Laos, certaines sociétés ayant même quitté le pays. La monnaie locale, le kip laotien (LAK) – conservant sa parité avec le Baht thaïlandais – a connu alors une forte baisse par rapport au dollar américain. Cela dit, le Laos fut l’un des pays les moins touchés, car trop pauvre pour spéculer. Aujourd'hui, les investissements étrangers restent relativement modestes et portent surtout sur le secteur du tourisme – hôtellerie, restauration, services –, ainsi que sur des projets de développement comme la ligne de chemin de fer reliant la Chine au Laos. La stabilité macroéconomique en termes de change et d'inflation semble se maintenir et le Laos bénéficie actuellement de l'aide de la Banque asiatique de développement (ADB) pour entreprendre des réformes dans le secteur bancaire. Le revenu annuel moyen par habitant est de 300 US$ (environ). Le Laos demeure l'un des pays les plus pauvres du monde ; fin 2015, un peu moins d’un quart de la population vit toujours en dessous du seuil de pauvreté. L'aide internationale assure environ 10 % de son PIB. Cependant, le sous-sol du Laos contient des matières premières : charbon, zinc, cuivre. Et le secteur minier contribue à plus de la moitié des exportations totales.

Agriculture et industrie. Le secteur agricole représente environ 22 % du PIB et 73 % de l'emploi total. Les principales cultures sont le riz, le maïs et les fécules, puis le café, les arachides (cacahuètes), le coton et le tabac. La production de riz occupe une place prédominante sur les terres cultivables (4 % du territoire). Le Laos élève comme bétail des chèvres, des taureaux, des buffles, des porcs, des moutons, des volailles. Le secteur de l'industrie représente 33 % du PIB. Soit une augmentation d'environ 10 % par an depuis les années 1990. Ce secteur se développe dans les domaines suivants : fabrication textile, exploitation du bois, agroalimentaire et hydroélectricité. La production d'électricité des barrages Nam Ngum et Nam Theun 2 est un atout important, car elle permet au Laos d’approvisionner les pays voisins (Chine, Thaïlande, Viêt Nam), dont les besoins énergétiques sont en constante progression.

Situation économique depuis l'an 2000. L’aide financière du FMI représente 10 % du PIB, le but étant d'aider le pays à sortir de la pauvreté. Le développement se poursuit : urbanisation contrôlée, voies de communication, accès à l’éducation et aux services de santé, limitation de l’endettement du pays… Bref, la tâche est rude, même si beaucoup d’efforts ont déjà été accomplis au cours des dernières années. La croissance moyenne annuelle était de 6 % entre 1988 et 2008, sauf pendant la crise financière asiatique de 1997. Malgré ce taux de croissance élevé, le Laos a toujours une infrastructure sous-développée, surtout dans les zones rurales. La Chine a signé un accord avec le pays pour construire une voie ferroviaire à grande vitesse ; un projet qui a débuté en 2011 (qui n’est toujours pas terminé début 2020), et dont le coût s'élève à 7 milliards de dollars. La croissance économique a réduit le taux de pauvreté officiel de 46 % en 1992 à 26 % en 2010. Depuis quelque temps, le pays tente de remplir les critères pour adhérer à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Sur le plan budgétaire, le gouvernement a mis en place la TVA en 2010. La simplification des procédures d'investissement a permis aux petits agriculteurs et entrepreneurs de bénéficier des crédits bancaires. Depuis quelques années, le PIB connaît un léger ralentissement. Il est toutefois estimé à plus de 7 %. Cette baisse s'explique par des problèmes budgétaires importants mais aussi par le ralentissement de l’exploitation minière et de la construction. Des grands projets de construction de routes, de ponts et d'une ligne de chemin de fer reliant la Chine au Laos ont pris corps ces dernières années avec des investissements massifs venus de Chine.

Place du tourisme. Le Laos s'est ouvert au tourisme au début des années 1990. En 2005, ce secteur représentait la principale source de devises devant l'hydroélectricité. En 2009, le pays a accueilli 2 millions de visiteurs et plus de 2,5 millions de visiteurs en 2010. Les touristes étant majoritairement des ressortissants des pays de l'ASEAN.  L'objectif du gouvernement est de faire du Laos une destination de réputation mondiale en termes de tourisme durable et d’éco-tourisme : promouvoir la vie traditionnelle des minorités sous la direction de guides locaux, dans un souci de respect de l'environnement. Sur l'ensemble des touristes, les Thaïlandais sont les plus nombreux (environ 60 %), viennent ensuite les Vietnamiens (20 %), les Chinois (10 %) et les Européens (Français et Allemands)  et Américains (10 %). En 2012, le ministère de l'Information, de la Culture et du Tourisme laotien a lancé une campagne pour promouvoir le tourisme dans tout le pays et à l'étranger. En 2013, le Laos a été élu meilleure destination mondiale par le Conseil de l'Union européenne pour le tourisme et le commerce. En 2018, le pays a attiré plus de 4 millions de touristes. Une campagne « Visit Laos-China » est lancée en 2019 afin que davantage de voyageurs viennent de Chine, un marché en plein essor. Malgré toutes ces distinctions et campagnes, le Laos n'attire pas, pour le moment, un tourisme de masse à l'image de la Thaïlande. Ceci peut s'expliquer par son ouverture tardive au tourisme, il y a environ 20 ans, son enclavement, et le fait qu'il n'ait pas accès à la mer. Il échappe donc à ce fourmillement qu'on constate dans la région et propose de plus en plus un tourisme durable (éco-tourisme) afin de préserver sa nature pour le plus grand plaisir des visiteurs mais surtout des Laotiens.

Impact des investissements étrangers. L'économie a bénéficié des investissements étrangers (Chine et Japon notamment) dans les domaines de l'hydroélectricité, des mines et de la construction. En 2004, le Laos a signé des accords commerciaux avec les États-Unis et l’Australie. D'autre part, la Bourse de Vientiane : une bourse des valeurs, où s'échangent actions, obligations, devises, matières premières et produits dérivés a ouvert le 11 janvier 2011 et commencé ses cotations. C'est le Japon qui apporte l'aide économique la plus importante, la Thaïlande est le principal fournisseur et client (64 % des importations et 20 % des exportations). Les autres clients sont la France (8 %) et le Japon (3 %). Depuis deux ans, la Chine est de plus en plus présente au Laos. À Vientiane, les chantiers chinois explosent, China State Construction Engineering a commencé des travaux juste en face du Palais des congrès, le Jiangsu Jiangdu Construction Group érige la future résidence pour les chefs d'État étrangers à côté du palais présidentiel. Le gigantesque hôtel Don Chan Palace, froid et sans âme, planté au bord du Mékong, est également un cadeau de Pékin, tout comme le Lao National Culture Hall en plein centre-ville. Et comme le Casino Kings Romans dans le district de Thongpheung dans la province de Bokao. Depuis 2010, près d'un million d'hectares de terre a été octroyé en concessions, non sans de réelles conséquences pour de nombreux paysans déplacés de force. La majeure partie des investissements étrangers récents provient de la Chine. De nombreux barrages, principalement financés par l’Empire du Milieu, mettent en danger les villages et la pêche, principalement le long du Mékong. Les populations les plus pauvres sont les premières victimes de cet état de fait, et des mécontentements parmi la population deviennent de plus en plus visibles.