La région Centre-Ouest étend les tentacules wolof de Thiès aux confins du Ferlo, zone sahélienne englobant Louga et débordant sur Saint-Louis et Matam. Qu'y a-t-il à voir ? Des cacahuètes. Quoi d'autre ? Du sable et du vent du désert, et puis la ville sainte mouride : Touba et sa grande mosquée, la plus impressionnante du pays. Ne pas faire le détour vers Touba, c'est mettre des oeillères à la compréhension du Sénégal, dont une partie de l'économie dépend de la confrérie mouride. Thiès est intéressant pour son musée de la tapisserie, à condition d'être amateur. La ville est sur la route de Saint-Louis, et si vous passez avec votre propre véhicule, une halte vaut largement la peine. Faire une étape à Mboro-sur-Mer est une option intéressante pour couper en deux le trajet vers l'ex-capitale de l'Afrique occidentale française (AOF). Sans oublier le petit désert de Loumpoul, vraiment dépaysant.

Les royaumes wolof. Cette partie peu visitée du Sénégal fut le centre des intérêts français importants à la fin du XIXe siècle. La construction du chemin de fer entre Dakar et Saint-Louis ne pouvait souffrir de bâtons mis dans les roues de l'établissement territorial colonial. Il était également question de protéger les acheminements d'arachides, principale source économique du pays suite à l'abolition de l'esclavage. La région centrale couvre les différents royaumes wolof : Cayor, Walo, Baol, et le Djolof, qui, à partir du milieu du XVIe siècle, et pendant cent ans, unifia sous une seule domination les trois royaumes précédents. Quand l'ensemble du Grand Djolof éclata en quatre espaces indépendants, le Walo subit l'avancée toucouleur et maure, et le Cayor fut victime des pressions du Baol, du Djolof et des musulmans du Fouta. Affaiblis par leurs discordes, les royaumes wolof trouveront finalement un prédateur redoutable en Louis Faidherbe et l'avancée coloniale vers la création de l'AOF.

Lat Dior Diop. En réalité, la dernière partie de l'histoire ne fut pas aussi simple. Lat Dior Diop était un petit-fils de roi, mais, puisqu'il n'était pas Fall par son père, il ne pouvait espérer régner. D'influentes familles de ceddos (guerriers) wolof, qui lui apportaient leur soutien, ont cependant dérogé à cette règle et l'ont intronisé damel (roi) du Cayor en 1862, au détriment de son cousin, Madiodio Fall, prétendant légitime et candidat de la France.

Madiodio Fall s'associa aux Français pour tenter de reprendre son titre, mais fut battu une deuxième fois pendant l'affrontement de Ngol Ngol. Deux fois de plus, Lat Dior Diop mit en échec les Français, à Louga et à Mekhé, ce qui lui valut force gloire et grand prestige. Les Français concentrèrent alors toutes leurs forces pour anéantir celui qui était devenu l'ennemi public numéro 1.

Le 12 janvier 1864, le champ de bataille de Loro laissa sur place 300 morts. Lat Dior Diop fut vaincu et déchu. Les choses se compliquèrent ensuite. Remis sur le trône par les Français, puis déchu une nouvelle fois, puis restitué, Lat Dior Diop finit par opposer une ultime résistance au passage du chemin de fer en 1881. La guerre du rail commençait, pour se terminer (jamais deux sans trois) par une destitution définitive de Lat Dior Diop. Le chemin de fer fut achevé en 1885.

La pacification totale et ferme du Cayor passa en 1886 par la mort du neveu de Lat Dior Diop (famille décidément récalcitrante) qui s'était d'abord mis du côté des colons avant de retourner sa veste.

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La Grande Mosquée de Touba. Author's Image
Lompoul, village de pêcheurs. Author's Image
La Grande Mosquée de Touba. Author's Image
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